Accès aux soins des femmes usagères de drogues précaires à Abidjan (Côte d’Ivoire) : l’expérience de l’Association communautaire Paroles Autour de la Santé


Author: Félicien Yomi TIA, Tokou Antoine ASSOUMOU, Dié N'dri Sandrine KOUADIO, Matina KEITA, Edith AKOBE, Désiré Déjourneux ADOU

Theme: Models of Care Year: 2023

Description du problème
Les femmes usagères de drogues (UD) à Abidjan vivent une vulnérabilité sociale et sanitaire du fait l’absence de propositions adaptées du système de santé à leur profil. Elles se heurtent à de nombreux obstacles en matière d’accès aux services de santé. Les femmes enceintes font face à une stigmatisation et discrimination particulièrement aiguës lorsqu’elles accèdent aux soins. Afin de pallier ces difficultés, l’association Paroles Autour de la Santé (PAS) a initié un projet dont l’objectif est d’améliorer l’accès aux services de prévention et de prise en charge VIH/IST des femmes UD précaires à Abidjan. 

Méthodologie
L’association a formé 5 éducateurs pairs, ex-UD issus et reconnus par la communauté, sur la physiopathologie du VIH, Hépatite B et C,  les pratiques sexuelles à risque, le dépistage,  la prévention de la transmission de la Tuberculose, les risques liés à l’usage de drogues, les techniques de Communication pour le Changement de Comportement, pour  réaliser des activités de sensibilisation dans les fumoirs de drogues à Abidjan. 

Leçons tirées
PAS a réalisé 53 sorties terrains, sensibilisé 136 femmes UD dont 8 enceintes, sur le VIH, la tuberculose et l’importance du dépistage, distribué 1055 préservatifs et dépisté 124 UD sur le VIH/Sida dont 8 positifs. Celles atteintes de pathologies graves comme le VIH, les lésions cancéreuses de l’utérus  ont été référées vers des structures de santé publique pour une prise en charge (PEC) globale et un suivi médical adéquat. Toutefois, l’accès effectif aux soins, à la PEC ou à l’information sanitaire restent encore un défi pour cette population stigmatisées. 

Leçons apprises 
L’approche utilisée permet d’avoir des effets directs auprès des UD malgré un environnement répressif et deshumanisant. Grâce à la connaissance conférée par la paire-éducation, l’association intervient dans les fumoirs avec une plus grande légitimité et confiance. Il est nécessaire de soutenir cette association. 

Mots clés: Femme, usagères de drogues ; association communautaire ; Côte d’Ivoire.

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